"J’essaie de me surprendre!": au Lavandou, Pascal Légitimus expose ses photos et sa passion... pour les coquillages

C’est une fascination ancienne de Pascal Légitimus, née quand il observait les coquillages sur les plages, vers douze ans. "J’étais fasciné par leurs couleurs et leurs formes", raconte l’artiste qui a commencé par composer de petits tableaux avec eux sur le sable. Au contact des vendeurs de coquillages d’îles lointaines, comme les Seychelles ou les Maldives (une pratique moins tolérée aujourd’hui), et des conchyliologues, Pascal Légitimus apprend et découvre l’étendue et la diversité des mollusques à coquilles.

Il constitue progressivement une collection de 250 spécimens puis les photographie en situation avec un appareil argentique, pour son plaisir. Ses amis remarquent alors des tirages chez lui, apprécient son travail et l’encouragent à poursuivre et à exposer. "Sous la demande, j’ai créé un concept pour développer mes photos et les envoyer à domicile via un site internet." Suit une première exposition en décembre 2023 à Roanne (Loire), une exposition dans le Var à Six-Four-les-Plages en janvier 2025 ainsi qu’une vente aux enchères de trois tableaux à Drouot, Pascal Légitimus réalisant notamment des impressions sur toiles. Et donc, en ce moment, au Lavandou.

"Là, c’est moi qui crée l’œuvre"

Au départ, il s’agit d’une passion, non d’un travail. Pour l’artiste et acteur, que l’on a connu humoriste avec les sketchs des Inconnus ou à travers la caméra, cette démarche est assez personnelle. "Quand je joue une pièce de théâtre, un film ou un téléfilm, on m’apporte une œuvre et je l’interprète. Là, c’est moi qui crée l’œuvre et ensuite il y a un partage, c’est le système inverse."

Le photographe met en scène les coquillages en utilisant la diversité des saisons pour créer des décors parfois abstraits, qui forment des aplats colorés en relation ou en opposition avec la variété des tons des spécimens qui l’intéressent. Les couleurs sont saturées, mettant en relief l’aspect graphique des coquillages. Pour composer des décors texturés, Pascal Légitimus porte aussi son attention sur des matières insolites, comme les chutes cotonneuses d’un peuplier ou la surface givrée d’une poubelle, muée en formes vertes, brunes et bulleuses...

De nombreux projets à venir

Cette exposition photographique autour des coquillages est loin d’être la dernière: une autre est prévue dans une galerie à Sète en septembre. Ensuite, les photographies voyageront dans de nombreuses villes côtières: Deauville, Toulouse, La Rochelle... Et ça ne sera pas le seul projet de l’artiste.

Cinéma, théâtre, livre, Pascal Légitimus aime tout. Il incarne même l’inspecteur Slimane dans un roman photo du réalisateur Antonin Peretjatko. Publiée le 23 mai (Seuil), cette enquête policière à la Blake et Mortimer tente de résoudre une affaire de cambriolage dans un musée de vieilles croûtes... "J’essaye de me surprendre ou d’être présent, de ne pas m’enfoncer dans une routine d’acteur", glisse-t-il.

L’année prochaine, il voudrait réaliser un film. Avant cela, il continuera de jouer dans Duplex, une comédie mise en scène par Didier Caron, en tournée pour 55 dates. Il joue aussi dans un nouveau film d’Antonin Peretjatko et a préfacé le livre La bible des inconnus, tous deux attendus pour octobre. On le verra aussi dans Le Bémol, une pièce de théâtre enregistrée par France Télévision et diffusée d’ici la fin de l’année.

Exposition visible sur la promenade du bord de mer, au Lavandou.

"Cette région est devenue importante pour moi"

Famillier de la région, Pacal Légitimus y entretient par ailleurs un rapport particulier. Alors qu’il est atteint d’une maladie des os à l’âge de deux ans, ses parents l’envoie à l’hôpital San Salvadour à Hyères. Il y reste jusqu’à ses quatre ans. "J’étais tout seul dans un lit face au soleil, se souvient-il. Je n’ai pas beaucoup parlé, mais j’ai observé. Mon activité de comédien vient aussi de ça, du fait d’observer les gens et reproduire ce que je vois." Son père a ensuite été annimateur d’un village de vacances près de la Presqu’île de Giens. Pendant quatre ans, la famille vit à La Capte à Hyères. "Progressivement, cette région est devenue assez importante pour moi. Avec Les Inconnus, nous y sommes aussi allés en vacances pour réfléchir..."